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esprit libre

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Message  Admin Lun 31 Jan - 20:34

Je pense tout d'abord qu'il ne faut pas confondre l'Homosexualité et le comportement homosexuel. Dans le premier cas, c'est une sexualité à part entière, qu'on ne choisit pas (c'est bon de le répéter, certains sont un peu bornés de ce côté-là) mais qu'on tente de vivre le mieux possible. Dans le second, c'est un comportement que n'importe qui peut être amené à avoir un jour ou l'autre, par curiosité, lors d'une soirée arrosée, ou tout simplement parce qu'on a assez refoulé.

En ce qui me concerne, il ne s'agit que du premier cas. Le jour ou je serai confronté au deuxième, j'écrirai un avis sur l'Hétérosexualité, car j'ai pas encore eu l'occasion ni l'envie d'essayer, mais je n'ai que 24 ans et toute la vie devant moi, donc qui sait un jour ?

Alors l'Homosexualité, qu'est-ce que c'est exactement ? Et bien loin d'être uniquement un comportement sexuel, c'est tout d'abord quelque chose d'enfoui profondément en soi, plus profond chez certains qui ont énormément de mal à la trouver et à l'assumer.

Pour répondre à toutes les questions qu'on peut se poser (particulièrement en tant que parents), on le choisit pas, on l'est. En général quand on dit l'être on en est sûr, c'est déjà assez difficile à accepter soi-même, encore plus de l'extérioriser et de l'assumer face aux autres, donc si tout ce travail sur soi-même a été fait c'est en général qu'on en est certain et que ca ne risque pas de changer dans les années à venir (je connais peu de gens qui refoulent leur hétérosexualité). Dans certains cas, ça peut être dû à un passé douloureux, mais ATTENTION /!\, pas toujours, loin de là ! Je n'ai jamais eu aucun problème avec mes parents, pas d'ambiguïté sexuelle avec une quelconque personne, mes parents m'ont éduqué du mieux qu'ils pouvaient comme n'importe quel enfant. Je comprends tout à fait qu'en tant que parent qu'on puisse culpabiliser (pas pour soi-même mais par peur de faire porter un "fardeau" a son enfant), mais ça ne sert à rien et on n'y peut rien.

Rechercher dans le passé ce qui a pu faire que son enfant soit homosexuel, c'est comme dire "s'il untel était né 10 minutes plus tôt, il aurait pas eu cet accident de voiture". Si on se désole de quelque chose, ça ne sert à rien car on pouvait pas deviner 20 ans à l'avance ; chacun fait de son mieux.

Premier préjugé : les homosexuels sont malheureux. C'est la phrase-type qu'on entend souvent, et c'est justement là la source du malaise. C'est un vrai cercle vicieux : des parents tristes que leur enfant soit homosexuel parce que "les homosexuels sont malheureux". Alors forcément, le fils ou la fille voit ses parents malheureux et commence à culpabiliser aussi. Et forcément quelqu'un constate "c'est dur pour les parents de voir leur enfant malheureux". Donc si on reprend, quelqu'un part du préjugé "les homos sont malheureux", l'homo en question a l'impression d'être un fardeau et d'attrister son entourage, ce qui donne là un bel exemple d'homo malheureux, etc, etc… et on s'en sort plus !

Dès qu'on parle d'homosexualité, c'est soit pour tenir des propos haineux, soit pour compatir. Et si on parlait d'homos heureux de temps en temps ? Si au lieu de dire "ça doit être dur à vivre", on disait "je suis super content de les voir s'aimer ?". Bien entendu je ne jette pas la pierre à ceux qui "compatissent", c'est tout à fait légitime, mais si tout le monde voyait ça sous l'angle du bonheur, tout irait beaucoup mieux Smile L'homosexualité n'est pas à plaindre, elle est là et c'est un fait, tout comme il ya des noirs, des arabes ou des asiatiques.

Sauf qu'un noir n'a pas besoin de dire "je suis noir" et ça ne pose (en général) aucun problème à son entourage. Quand un mec annonce qu'il est homo, de suite la réaction est plus expressive, et pas forcément en négatif ! Pour ma part j'ai commencé par le dire à mes parents à 17 ans, quand ça a commencé à devenir sérieux avec mon copain, car il me semblait qu'ils étaient tout de même les premiers concernés... Ils m'avaient déjà tendu la perche, ils s'en doutaient, ont dans l'ensemble très bien réagi à long terme mais les premiers jours c'était pas la fête à la maison. Pas de reproches ni de jugement, juste un flashback sur l'éducation qu'ils m'ont donnée. J'ai quand-même eu droit au "mais tu es jeune, ça peut changer", sans grande conviction. Bref, tout se passe pour le mieux maintenant, aucun tabou avec eux. Puis au fur et à mesure les amis de qui je me sens le plus proche ont été mis au courant, tous ont eu une attitude exemplaire. Mes grands-parents, très cathos, l'ont appris il y a deux semaines, et réagissent pas si mal quand on sait leur système de valeurs. J'en arrive maintenant au point où je m'en fous plus ou moins, et si j'hésite encore à le dire à certaines personnes car je n'ai pas envie qu'au final tout le monde le sache (tout le monde a fait l'expérience du secret que chacun ne répète qu'à une seule personne, qui le répète à une personne...), on peut dire que j'assume bien.

Dans tous les cas, celui qui s'assume bien véhiculera une image positive et facilitera l'intégration de la "nouvelle" par les personnes mises au courant. Il me semble indispensable de bien s'assumer et de ne pas culpabiliser une seule seconde avant de faire son coming out. Le moindre doute sur soi-même, la moindre faille sera très négative par la suite. Faire son coming out sans être sûr de soi et sans s'accepter, c'est un grand risque de mal être par la suite. Commencez à culpabiliser, certains vous y aideront sans aucun problème. D'où la nécessité également de bien connaître les personnes à qui on souhaite le dire et d'envisager toutes sortes de réactions en s'assurant qu'on est capable de les affronter. L'assurance viendra de toutes façons avec le temps : une fois le premier coming-out fait, les autres seront plus faciles car la situation déjà connue. Ben vi, le blème c'est qu'en général il faut en faire plusieurs, à moins de le faire sur M6 à 19 h comme un certain Thomas ou de réunir tout son réseau social dans un grand banquet, mais là faut assurer. Pour ma part, parler de mon copain et de l'homosexualité en général avec ceux qui sont au courant ne me pose vraiment aucun problème, toute gêne disparait une fois que la personne est mise au courant. Je précise toutefois que les situations que je viens de décrire ne sont pas un mode d'emploi, juste un constat reposant sur mon expérience. Après, chacun vit son homosexualité comme il le sent, il n'y a pas de règles prédéfinies.

Autre idée préconçue : les homos sont infidèles et n'ont que des relations passagères. Même s'il est vrai que chez les gays les "plans sexe" semblent fréquents, ils ne le sont pas plus que chez les hétéros. Simplement plus visibles, car quand on parle d'homosexualité au premier venu, on pense tout de suite aux boîtes, aux lieux de drague, aux backrooms, autant de clichés véhiculés par la Gay Pride, qui même si elle est nécessaire pour montrer qu'on existe et qu'on est nombreux, ne reflète pas vraiment la communauté. Pour reprendre le terme même de Gay Pride (Fierté Gay pour les largués en anglais Wink ), je le trouve peu approprié. C'est aussi absurde d'être fier d'être homo que d'être fier d'être hetero, noir ou blanc. Auprès des médias, sont mis en avant les drag-queens, les camionneurs, les mecs habillés en cuir ; jamais les deux mecs ou les deux filles, communs comme votre voisin(e) de palier, qui se tiennent la main.

Il y a en effet des tas de couples homos qui durent, et qui sont fidèles mutuellement. Seulement ils sont moins voyants, forcément car pas de mariage (même si le PACS est un début à la reconnaissance des couples).

Et pour ceux qui ont lu jusque là, l'Homosexualité c'est d'abord et surtout ça : tout simplement des gens qui ont des sentiments, un cœur qui fait boum boum ou BOUM BOUM quand ils se rapprochent de l'être aimé, et qui se vouent un amour sans limites, comme n'importe quel homme envers n'importe quelle femme, et inversement. Des gens qui vivent parfaitement normalement, avec les mêmes préoccupations que n'importe qui, les mêmes qualités, les mêmes défauts, une vie sexuelle aussi plate ou aussi excitante que certains. A 19 ans, ça faisait deux ans que j'étais avec mon copain qui avait 27 ans, et je vis une relation parfaitement normale, et follement passionnée. Pas de suprématie de l'âge, d'infidélité, de jeu. Seulement des sentiments, qui font vibrer, rire, ou pleurer.

Et le jour où chaque homo pourra vivre sa sexualité à sa façon, qu'il ait besoin pour ça d'être excentrique ou non, mais en n'ayant pas à se cacher, où on n'aura pas à vivre dans le stress et la gêne pendant des mois ou des années pour enfin révéler "je suis homo", où on sera enfin considérés comme n'importe qui, alors tout le monde vivra heureux, et aura (peut-être) beaucoup d'enfants, enfin ça c'est un autre débat… Wink

Merci de m'avoir lu jusque là Smile

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